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On ne nait pas femme
18 novembre 2021

Iel, et alors ?

Coucou ! Je passe une tête vite fait par ici parce que je pense que c'est le moment idéal pour vous avouer un truc : je suis persuadée que les gens qui refusent le pronom "iel" sont juste de gros LGBTQI-phobes. Je ne vois pas d'autres explications aux excuses bidons (qui ne sont jamais des arguments, soyons pragmatiques) que se trouvent des êtres capables de discernement pour refuser d'utiliser ce pronom pourtant si pratique.

Citation amitié cadre minimal

Ce n'est pas uniquement parce que je soutiens l'écriture inclusive, comme une bonne SJW "woke" que je suis, que je vous parle de ça. C'est juste que dans le travail comme dans la vie privée, "iel" est un pronom tellement pratique chaque fois que je n'ai pas d'information précise sur l'identité de genre d'une personne ! Au travail, ça m'a épargné un nombre incalculable de mails qui commencent pas "En fait c'est elle, pas il" (ou l'inverse). J'ai évité de vexer des gens, les gens ne se sont pas sentis mal en recevant mes mails, tout est pour le mieux, merci beaucoup à toi, cher "iel". Ton arrivée dans ma vie a bouleversé mon rapport aux autres pour le meilleur. Je raconte une anecdote dans le cadre de laquelle je ne sais plus si la personne impliquée était un homme, une femme ou autre ? Pas grave, vu qu'en général cette information n'apporte rien, je glisse un petit iel et Hop ! je ne perds plus le fil de mon histoire. C'est magique. Ce mot MANQUAIT atrocement à notre belle langue.

Si vous souhaitez ne pas l'utiliser, c'est bien dommage pour vous. Et moi, la seule excuse que je trouve à ce refus si absolu, c'est que vous êtes probablement terrifiés à l'idée d'un monde dans lequel "iel" remplacerait le "il" et le "elle", et les frontières du genre seraient floues. Bouh ! Quelle horreur ! Imaginez un monde qui ressemblerait aux stars de la pop des années 80 !

Refuser de reconnaitre l'identité de quelqu'un parce que vous avez une peur irrationnelle de quelque chose qui ne vous touche pas (et ne vous touchera sans doute jamais), c'est quand même terriblement mesquin. J'espère que ça ne fera de mal à aucune personne de votre entourage, qu'iel vous ait dévoilé ou non son identité non binaire. Parce que oui, peut-être qu'une personne dans votre entourage aurait envie que vous utilisiez le pronom "iel" pour la dénommer, et peut-être qu'elle n'osera jamais vous en parler, et peut-être que vous finirez par perdre contact et vous vous demanderez pourquoi et vous serez triste. Et elle aussi. Tant de souffrance qui pourrait être évitée avec l'utilisation occasionnelle d'un petit mot si pratique.

Vous trouvez que ça sonne mélodramatique ? Pas plus que les personnes qui balancent à tout va des "C’est une offense à la langue française" (je viens d'avoir la langue française au téléphone, elle dit que ça va, elle ne se sent pas offensée), qui appellent les immortels à la rescousse (mais non, pas TOI McLeod !) contre une idéologie "destructice de valeurs", ou "ça va perturber nos pauvres écoliers qui ont déjà tellement de difficulté à apprendre notre langue" (sinon on peut aussi embaucher plus de profs dans de meilleures conditions, ça va aider les écoliers un peu plus que d'empêcher l'utilisation de l'écriture inclusive).

Au delà de son utilité dans l'écriture inclusive, à l'heure de la dématérialisation des relations humaines, iel est un mot salutaire quand on n'a aucune idée du genre de la personne de l'autre côté de l'écran. Donc refuser de l'utiliser pour "la sauvegarde de la langue française", c'est vivre dans le passé. Pire : c'est trouver une excuse vraiment bidon à sa LGBTQI-phobie. Parce qu'on sait bien que c'est ça, le fond du sujet. Mais finalement, je pense qu'on peut remercier les armées outragées qui ont indiqué publiquement leur rejet du "iel" sous de fausses excuses, parce que ça permet de faire du tri.

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